· 

ESMOD : l’école de la mode écoresponsable

Fondée en 1841 par Alexis Lavigne, ESMOD est la plus ancienne école de mode au monde. Elle forme ses étudiants à tous les métiers de la mode, du Fashion Design (stylisme, modélisme…) au Fashion Business (marketing, communication, culture mode). Le réseau ESMOD compte aujourd'hui cinq écoles en France et 20 écoles à travers le monde.

 

A l’occasion de sa sélection pour participer à la Convention des Entreprises sur le Climat, nous avons interviewé Véronique Beaumont, Directrice Générale d’ESMOD International.

 

Quel est l'enjeu écologique principal de votre entreprise dans son secteur d'activité ? 

 

La mode est décrite comme un secteur polluant.

Portées par une Direction engagée de longue date dans la RSE, les écoles d’ESMOD s’appliquent à sensibiliser leurs étudiants à une mode plus responsable, avec notamment une approche raisonnée des ressources. Si notre formation n’est pas encore 100% écoresponsable, nous initions nos élèves à la traçabilité, à la relocalisation, aux circuits courts, au recyclage… Cependant, cette orientation n’est pas pour eux un critère de premier choix de notre école.

 

Qu'est-ce qui vous empêche d'avancer aujourd'hui ? 

 

La mode écoresponsable est encore très difficile à concevoir car les produits écoresponsables coûtent plus cher, tout comme la relocalisation en France.

Nos étudiants sont plus attirés par l’aspect esthétique et à la mode des produits que par l’éco responsabilité. Ils viennent à ESMOD pour apprendre à créer des vêtements. Pour la plupart, ils consomment encore de la « Fast mode » sans se soucier des conditions de fabrication et de commercialisation de leurs vêtements.

Dans le cadre des cours, ils doivent se procurer eux-mêmes les matériaux et ne sont pas encore prêts à acheter des matières écoresponsables qui coutent plus cher que les autres. On ne peut pas forcer la nouvelle génération.

 

Qu'est-ce qui pourrait débloquer la situation pour votre entreprise et pour votre industrie ? 

 

Si les jeunes se méfient du « green washing » des grandes entreprises, ils sont sensibles aux influenceurs. Or, aujourd’hui, à part Stella McCartney (une styliste anglaise qui prône une mode plus responsable depuis le début des années 2000) et quelques petites entreprises engagées, il n’y a pas ou trop peu d’influenceurs écoresponsables dans la mode. Contrairement à d’autres pays, la France n’organise pas encore de « Fashion Week responsable », par exemple.

 

On ne peut pas créer une mode écoresponsable si on ne connait pas parfaitement les caractéristiques des produits, leur traçabilité et les enjeux de leur fabrication. Nous devons donner envie aux jeunes de revenir aux savoir-faire traditionnels : ESMOD les fait travailler sur la technique et pas uniquement sur l’esthétisme des vêtements pour l’image et la séduction.

 

Nos jeunes ont besoin de comprendre la réalité économique et l’équation écoresponsable / rentable. Nous faisons intervenir des jeunes entrepreneurs et des intervenants sur les nouveaux métiers de la mode dans nos écoles, mais il n’existe pas assez d’exemples concrets de marques de vêtements écoresponsables capables de rivaliser avec les autres marques.

 

Qu'attendez-vous de votre participation à la CEC ? 

 

J’attends surtout la possibilité d’échanger avec des personnes travaillant dans d’autres secteurs d’activité, pour mettre en avant nos impacts, réfléchir sur les nouveaux modèles économiques à mettre en place avec des chefs d’entreprise, des chercheurs… J’aimerais parler notamment de la digitalisation dans le secteur de la mode.

 

Je souhaite pouvoir montrer aux autres acteurs économiques que la mode écoresponsable peut intéresser les consommateurs, même les plus modestes.

  


Vous êtes, vous aussi, une entreprise qui apporte des solutions durables pour lutter contre le dérèglement climatique ? Vous avez besoin de plus de visibilité et d’une communication plus large avec une démarche professionnelle, contactez-moi et nous verrons comment je peux vous aider.